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Trouver de nouveaux endophénotypes défectueux responsables de psychoses chroniques serait plus utile que leur chercher de nouveaux noms.

Les apports de la recherche génétique représentent une chance unique de révolutionner nos connaissances du fonctionnement du cerveau. La psychiatrie devrait saisir cette chance de moderniser ses concepts et ses traitements.

Les progrès fulgurants de la génétique, de la génomique et de la bio-informatique devraient encourager les psychiatres à revoir sans trop attendre leurs interprétations habituelles des classifications des affections psychiatriques (DSM.IV., IVr et V), et peut-être en tirer des conséquences pratiques.

L'origine génétique des troubles psychotiques chroniques ne peut aujourd'hui plus être mise en doute.
Les professionnels de la santé mentale devraient donc s'abstenir d'en attribuer erronément et dogmatiquement la ou les causes à d'hypothétiques mauvais traitements subis pendant l'enfance, même si parfois voire souvent les malades s'en sont eux-mêmes persuadés et en restent convaincus.

Le cerveau est une machine vivante créant l'esprit (le sien) et le renouvelant sans cesse. Cette machine est fragile, il faut parfois en rafistoler les pièces détériorées.

Certains disent savoir plutôt que croire et citent leurs sources de savoir. D'autres prétendent posséder ce savoir, toutefois sans jamais préciser d'où ils le tiennent. Quant à ceux qui ne savent pas mais voudraient bien savoir, comment devraient-ils faire pour savoir qui pouvoir croire en toute confiance?

Une approche qui tranche avec celles qu'on peut rencontrer dans des livres traitant de psychiatrie écrits par des professionnels. Elle fait appel uniquement à l'observation personnalisée, prolongée, et ininterrompue des malades, l'observation attentive de leurs conditions de vie, le recours au savoir, aux opinions et aux remarques de l'entourage des malades, à la logique et au bon sens.

Lors du développement cérébral, un indispensable et très normal élagage des boutons synaptiques formés en excès prend place. Produit à différentes périodes, il est le plus marqué à l'adolescence. Le complément (élément de l'immunité innée) en est un des acteurs. Mais une anomalie des gènes qui contrôlent l'activité de son constituant "C4" entraîne, surtout à l'adolescence, un élagage intense excessif des synapses, provoquant ainsi une atrophie de certains territoires cérébraux coïncidant avec l'apparition des symptômes dans le quart des cas de "schizophrénies". On comprend désormais mieux pourquoi les symptômes n'apparaissent que "tardivement", alors que leur cause originelle est génétique et pourtant fort précoce; ils ne sont donc pas dus à une "psychogénèse délétère" subie dans l'enfance, comme certains veulent l'imaginer encore aujourd'hui.

L'esprit n'est pas une chose. C'est l'histoire des souvenirs que le cerveau s'invente, conserve et se raconte, et que le monde et le temps ne cessent de modeler.

coordonné par le Professeur Florence Thibaut (APHP - Hôpital Cochin Paris).
Un livre qui met (ou tient) les personnes concernées par les affections mentales chroniques au courant des progrès actuels des neurosciences.